
Le travail du cheveux​
Un art du deuil oublié
Comme la broderie, le filage, la couture ou la dentellerie, le travail du cheveu est un art peu reconnu comme tel. Cette relégation au rang de passe-temps ou d'artisanat est sans aucun doute liée au fait qu'il s'agissait généralement d'un travail féminin. Quand il est connu, le travail du cheveu est souvent perçu comme une bizarrerie victorienne, étrange voire répugnante pour certains, plutôt que compris comme un art qui apportait du réconfort aux personnes en deuil avant que l'avènement de la photographie ne le remplace comme relique de l’individu. Cet effacement des livres d'histoire nuit à notre compréhension de l'évolution des sentiments humains.
Nous souhaitons mettre en lumière cette forme d'art oubliée.
Le travail du cheveu constituait un témoignage sentimental, non seulement pour les personnes en deuil, mais aussi pour tous ceux qui regrettaient un être cher. Il permettait de créer des trésors familiaux attestant de la parenté entre membres d’une famille dont les cheveux étaient issus, comme c'est le cas pour les couronnes de cheveux familiales. Dans cette pièce, nous cherchons à créer un sentiment de parenté entre des personnes unies par un désir commun de pratiques funéraires régénératrices et de la vie végétale que nous visons à intégrer lorsque nous mourrons.
Plutôt que de représenter des fleurs, comme c'était souvent le cas à l'époque victorienne, “Linceul pour une mort vivante” s'inspire des réseaux racinaires, neuronaux et mycéliens. C’est une ode à la myco-rhizosphère, qui vise à mettre en lumière l'importance de ces précieux éléments constitutifs de la Terre, jusqu'alors inconnus. Les cheveux, lustrés à la cire d’abeille pour le processus de broderie, ressemblent à de petites perles, ou de petits insectes côtes à côtes.
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Voici quelques exemples de travail du cheveux généreusement montrés par une collectionneuse.
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