
Les enracinées
Notre collectif d'enracinées s'est formé autour de la création du "Linceul pour une mort vivante", et continue dans l'optique de créer davantage d'œuvres en cheveux et en textiles naturels.
Ce premier linceul est une protestation pacifique et poétique, un plaidoyer incarné pour pouvoir passer de notre forme humaine à une forme végétale, pour nourrir la terre qui nous a nourri. Nous entrelaçons nos propres fibres de cheveux avec les fibres de la plante de chanvre, afin de créer un assemblage végétal-humain.
L'enterrement en pleine terre, à faible profondeur, et dans un linceul est l’un des modes de sépulture les plus respectueux du vivant. Lorsque l'on remplace la terre excavée par de la matière végétale, comme le broyat, pour accueillir le corps, cela s'appelle un enterrement naturel amélioré. C'est cela que nous aimerions voir émerger en France.
En France ce mode sépulcral est impossible puisque le cercueil est obligatoire, l’inhumation est en cimetière, et la profondeur minimale de 1m50 est imposée. Afin de transformer le corps en humus, l’oxygène est essentiel, ce que ces conditions rendent impossible. Nous voulons des cimetières pleins de vie, des cimetières forêts.
Afin de relier nos envies de sépulture au vivant, nous avons choisi de broder une illustration médicale, dessinée par le neuroscientifique pionnier Santiago Ramon y Cajal, entremêlée avec une illustration de racines de chêne issue de l’atlas de racines de Erwin Lichtenegger. Cette pièce symbolise l'intimité et la parenté qui se forme avec les arbres, ces créatures paisibles.




